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Ce qui a donné lieu à cette opinion, qui sans doute aura paru extraordinaire à bien des lecteurs, c’est d’un côté l’envie que nous avons de rendre raison de tout, & de l’autre, l’insuffisance des règles de l’optique. On a beau mesurer les angles que les rayons de lumière forment au fond de l’oeil ; on ne trouve point qu’ils soient en proportion avec la manière dont nous voyons les objets. Mais je n’ai pas cru que cela pût m’autoriser à avoir recours à des jugemens dont personne ne peut avoir conscience. J’ai pensé que dans un ouvrage où je me propose d’exposer les matériaux de nos connoissances, je devois me faire une loi de ne rien établir qui ne fût incontestable, & que chacun ne pût, avec la moindre réflexion, appercevoir en lui-même.


Fin de la première partie.