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& sur les vices qui les accompagnent.

§. 2. Elles sont sans doute absolument nécessaires. Les hommes étant obligés de parler des choses, selon qu’elles différent, ou qu’elles conviennent, il a fallu qu’ils pussent les rapporter à des classes distinguées par des signes. Avec ce secours ils renferment dans un seul mot ce qui n’auroit pu, sans confusion, entrer dans de longs discours. On en voit un exemple sensible dans l’usage qu’on fait des termes de substance, esprit, corps, animal. Si l’on ne veut parler des choses, qu’autant qu’on se représente dans chacune un sujet qui en soutient les propriétés & les modes, on n’a besoin que du mot de substance. Si l’on a en vue d’indiquer plus particulièrement l’espèce des propriétés & des modes, on se sert du mot d’esprit ou de celui de corps. Si en réunissant ces deux idées, on a dessein de parler d’un tout vivant, qui se meut de lui-même & par instinct, on a le mot d’animal. Enfin, selon qu’on joindra à cette derniere