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une certaine collection d’unités. S’il m’interroge encore sur cette collection, il est évident qu’il m’est impossible de la lui faire appercevoir dans toutes ses parties. Il ne me reste donc qu’à lui présenter successivement tous les noms qu’on a inventés pour signifier les progressions qui la précèdent. Je dois lui apprendre à ajoûter une unité à une autre, & à les réunir par le signe deux ; une troisième aux deux précédentes, & à les attacher au signe trois ; & ainsi de suite. Par cette voie, qui est l’unique, je le menerai de nombres en nombres jusqu’à mille.

Qu’on cherche ensuite ce qu’il y aura de clair dans son esprit, on y trouvera trois choses : l’idée de l’unité, celle de l’opération par laquelle il a ajouté plusieurs fois l’unité à elle-même, enfin le souvenir d’avoir imaginé le signe mille après les signes neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, neuf cent quatre-vingt-dix-huit, &c. Ce n’est certainement ni par l’idée de l’unité, ni par celle de