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notre ouvrage. On peut dire la notion de la hardiesse, & non la perception de la hardiesse : ou, si l’on veut faire usage de ce terme, il faut dire, les perceptions qui composent la notion de la hardiesse. En un mot, comme nous n’avons conscience des impressions qui se passent dans l’ame, que comme de quelque chose de simple & d’indivisible ; le nom de perception doit être consacré aux idées simples, ou du moins à celles qu’on regarde comme telles par rapport à des notions plus composées.

J’ai encore une remarque à faire sur les mots d’idée & de notion : c’est que, le premier signifiant une perception considérée comme image, & le second une idée que l’esprit a lui-même formée, les idées & les notions ne peuvent appartenir qu’aux êtres qui sont capables de réflexion. Quant aux autres, tels que les bêtes, ils n’ont que des sensations & des perceptions : ce qui n’est pour eux qu’une perception devient idée à notre