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qu’ils ont si fort à cœur, & qui demande qu’on définisse tout.

En second lieu, le mot de borne dit si nécessairement relation à une chose étendue, qu’il n’est pas possible d’imaginer une chose qui se termine de toutes parts, ou qui n’a d’autres bornes que soi-même. La privation de toute longueur, largeur & profondeur n’est pas non plus une notion assez facile pour être présentée la première.

En troisième lieu, on ne sçauroit se représenter le mouvement d’un point sans étendue, & encore moins la trace qu’on suppose qu’il laisse après lui pour produire la ligne. Quant à la ligne, on peut bien la concevoir en mouvement selon la détermination de sa longueur, mais non pas selon la détermination qui devroit produire la surface ; car alors elle est dans le même cas que le point. On en peut dire autant de la surface mue pour engendrer le solide.

§. 12. On voit bien que les géomètres ont eu pour objet de se conformer