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L'OBSCURE SOUFFRANCE

ce qui fait l’intérêt, la douceur et le charme de la vie ?

On peut toujours ce qu’on doit, donc je puis me résigner. Oui, mon âme, il faut accepter la réalité ! Il faut recommencer sans cesse la lutte pénible et stérile, sans rien de ce qui excite l’ardeur du combat, sans rien de cette noble joie qu’on ressent en son cœur quand on s’est vaincu soi-même. Et quoi d’étonnant ! Le refoulement de tout ce qui, en nous, appela la vie, la joie, la paix, la beauté, est-ce une lutte ?


26 juin.



Une maison tranquille et douce… L’activité généreuse dépensée pour des êtres aimés… Deux grands biens que je préférerais aux dons les plus merveilleux de l’existence. Il faut peu pour le plus saint bonheur.

Oh ! les douceurs de la sympathie profonde… de la parfaite intimité… Mais combien traversent la vie sans en goûter ? La solitude de l’esprit et du cœur me semble la souveraine épreuve.