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JEANNE LE BER

dénûment le plus âpre, et grande fut la surprise des deux Anglais en pénétrant dans sa cellule. Jeanne n’avait pas perdu dans la solitude le charme de ses manières : elle fit un gracieux accueil aux curieux dont l’un était ministre luthérien.

Ils l’entretinrent longuement ; ils ne se lassaient point de la considérer, d’examiner son grossier mobilier, son étroit réduit. Au moment de partir, le ministre, qui se heurtait à l’inexplicable, lui demanda pourquoi elle s’était condamnée à cette vie affreuse, elle qui aurait pu jouir de tous les bonheurs, de toutes les délices de la terre.

À cette question faite avec une émotion sincère, elle sourit, et répondit : « Il y a ici un aimant qui m’a attirée, qui me retient invinciblement. »

L’autre la pressant de s’expliquer, elle ouvrit la petite fenêtre par laquelle elle recevait la communion, se prosterna et dit, tendant les bras vers l’autel :