Page:Conan - Jeanne LeBer, l'adoratrice de Jésus-Hostie, circa 1910.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
JEANNE LE BER

Mais il y a des âmes souverainement nobles qui vont droit à Dieu, au milieu des enchantements du bonheur. Disons-le, à l’honneur de la nature humaine.


* * *


Dans la maison de son père, située rue Saint-Paul, Jeanne choisit une chambre qui donnait sur l’église de l’Hôtel-Dieu — alors église paroissiale — et, elle n’en sortit, plus que pour aller à la messe, accompagnée de sa femme de chambre.

À Ville-Marie, si grande que fut la piété, cette résolution causa une stupéfaction indicible. Mademoiselle Le Ber avait alors dix-sept ans. Elle était la plus riche fille du Canada, et il ne tenait qu’à elle, d’en être la plus recherchée, la plus admirée.

Pourquoi s’enfermait-elle entre quatre murs ? Pourquoi ensevelissait-elle la fleur de sa jeunesse ? Pourquoi se dérobait-elle à la tendresse même de ses parents ?