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Pour ma part je n’y verrais pas grand mal, mais je demande grâce pour Victor Hugo, qui a chanté le lis sorti du tombeau. Angéline est plus royaliste que moi ; elle me trouve tiède, et Maurice n’ose dire qu’il est bonapartiste.

Laissons les gouvernements passés et futurs. Chère amie, la mer est une grande séductrice. Ici, qu’elle est belle et terrible ! qu’elle est douce aussi. Alors, comme elle berce mollement les barges des pauvres pêcheurs. C’est un charme. Et cette magique phosphorescence des flots…

M. de Montbrun a une barge qui s’appelle La Mouette, et si jolie, si gracieuse !

Angéline raffole des promenades sur l’eau.

Vous pensez si Maurice souffrait de n’y point jouer un rôle actif. Il s’est mis aussitôt à l’école des pêcheurs et maintenant il manœuvre La Mouette, comme s’il n’avait jamais fait autre chose de sa vie. Angéline, qui se mêle de mettre la voile au vent, dit que Maurice fait des nœuds d’amiral.

Ça été un grand triomphe pour lui la première fois qu’il a pris la conduite à bord. Quand il n’y a pas de brise, il rame, ce qui