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mariant, vous contractez de grands et difficiles devoirs.

Il vous en coûtera, Maurice, pour ne pas donner à votre femme, ardemment aimée, la folle tendresse qui, en méconnaissant sa dignité et la vôtre, vous préparerait à tous deux d’infaillibles regrets. Il vous en coûtera, soyez-en sûr, pour exercer votre autorité, sans la mettre jamais au service de votre égoïsme et de vos caprices.

Le sacrifice est au fond de tout devoir bien rempli ; mais savoir se renoncer, n’est-ce pas la vraie grandeur ? Comme disait Lacordaire, dont vous aimez l’ardente parole : « Si vous voulez connaître la valeur d’un homme, mettez-le à l’épreuve, et s’il ne vous rend pas le son du sacrifice, quelle que soit la pourpre qui le couvre, détournez la tête et passez. »

Mon cher Maurice, j’ai fini. Comme vous voyez, je vous ai parlé avec une liberté grande ; mais je m’y crois doublement autorisé, car vous êtes le fils de mon meilleur ami, et ensuite, vous voulez être le mien.

Mes hommages à Mlle Darville. Puisqu’elle doit venir, pourquoi ne l’accompa-