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finir la soirée sur la mousse, à l’endroit où je lui ai dit : « Je vous aime. »

Maurice.

(Mina Darville à son frère)


Je te le disais bien que tu finirais par faire une folie. Mais au fond tu me parais plus à envier qu’à blâmer. Le premier moment passé, M. de Montbrun doit avoir compris que la faim, l’occasion, l’herbe tendre… D’ailleurs Angéline t’a interrogé. Je ne puis penser sans rire à cette naïveté. J’ai hâte d’en pouvoir parler à M. de Montbrun pour lui dire : « Voyez l’inconvénient de ne jamais lire de romans, et de n’avoir pour amie intime qu’une personne aussi sage que moi ! »

Ainsi, Maurice, tu t’es mis à genoux. Il est vrai que c’était sur la mousse ; n’importe, je sais que ces belles choses ne m’arriveront jamais. On me glisse assez volontiers les doux propos mais je n’ai pas le charme souverain qui enlève l’esprit, et l’on ne songe pas du tout à se prosterner.