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(Maurice Darville à sa sœur)


Je ne tiens pas du tout à ce qu’Angéline voie les marins français. Je compte sur toi pour leur faire chanter : Vive la Canadienne ! Sois-en sûre, nous sommes tous trop tendres pour la France qui ne songe guère aux Canadiens, exilés dans leur propre patrie, comme disait Crémazie.

Je ne veux pas que les marins français fassent la cour à Mlle de Montbrun, et lui racontent des combats et des tempêtes. Mais les ombres les plus illustres m’inquiètent assez peu. « De Lévis, de Montcalm, on dira les exploits », tant qu’il lui plaira.

Ma chère, si je ne suis pas encore le plus heureux des hommes, du moins je suis loin d’être malheureux.

Mais il est convenu que je dirai tout. Donc, ma lettre écrite, je l’envoyai porter à M. de Montbrun, et j’allai au jardin attendre qu’il me fît appeler, ce qui tarda un peu. Faut-il te dire ce que j’endurai… ?

Enfin, une manière de duègne, qui m’a l’air de tenir le milieu entre gouvernante et