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tristesse m’ont bien débilitée ; mais si je suis courageuse, si je suis fidèle, avant qu’il soit longtemps j’aurai la paix.

Et vous aussi vous serez bientôt consolé.

Pourquoi pleurer ? Ce bonheur de la terre, n’en connaissons-nous pas la pauvreté, même quand nous pourrions l’avoir dans sa richesse — ce qui n’est pas. Non, le rêve enchanté ne saurait se reprendre. Et pourtant que la vie avec vous me serait douce encore ! Malgré le trouble de mon cœur, ce m’est une joie profonde que vous soyez venu. Le sentiment que vous me conservez, pour moi, c’est une fleur sur des ruines, c’est un écho attendrissant du passé. Le passé !

Vous rappelez-vous cette romance que vous chantiez sur le souvenir, qui n’est rien et qui est tout ? Ah ! quoi qu’il arrive, n’oubliez pas. Et soyez béni de ce que vous avez fait pour lui. Jamais je n’oublierai avec quel respect vous avez porté son deuil, ni vos regrets si vifs, si sincères. Oh, comme vous étiez bon ! comme vous étiez tendre ! Je le sais, vous le seriez encore. Mais il en