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de m’admettre chez vous, dans sa maison à lui, qui me nommait son fils ?

La nuit dernière, je suis resté longtemps appuyé sur le mur du jardin. Je vous avoue que je finis par m’y glisser.

Une fois entré, j’en fis le tour. La froide clarté du ciel m’y montrait tout bien triste, bien désolé. Un vent glacé chassait les feuilles flétries. Mais le passé était là, et qui pourrait dire la tristesse et la douceur de mes pensées !

D’abord, la maison m’avait paru dans une obscurité complète, mais en approchant je vis qu’une faible lumière passait entre les volets de votre chambre. Ô chère lumière ! longtemps je restai à la regarder.

Angéline, la vie ne doit pas être une veille troublée. Non, vous ne sauriez persévérer dans une résolution pareille, et bientôt, comme Mina disait : Le sang du Christ nous unira. Chrétienne, avez-vous compris la force et la suavité de cette union ? Doutez-vous que dans son sang nous ne trouvions avec l’immortalité de l’amour, les joies profondes du mutuel pardon.