Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tous les dangereux souvenirs ! Bientôt vous auriez la paix, et, malgré vos tristesses, vous verriez les consolations de la foi se lever dans votre âme, radieuses et sans nombre, comme les étoiles dans les nuits sereines.

Soyez-en sûre, la délicatesse d’une passion n’en ôte pas le danger ; au contraire, c’est une séduction de plus pour l’âme malheureuse qui s’y abandonne. Vous me direz qu’on est faible contre son cœur. Oui, c’est vrai. Mais suivant saint Augustin, la vertu c’est l’ordre dans l’amour. Songez-y, et demandez à Dieu d’attirer votre cœur.

Non, il ne vous a pas faite pour souffrir. S’il a détruit votre bonheur, c’est que le bonheur ne vous était pas bon ; s’il a anéanti vos espérances, c’est que vous espériez trop peu.

Dites-moi, malgré, ou plutôt à cause de sa profonde tendresse, votre père n’était-il pas au besoin sévère pour vous ? Laissons Dieu faire notre éducation pour l’éternité. Quand elle s’ouvrira pour nous dans son infinie profondeur, que nous sembleront les années passées sur la terre…

Vous le savez, les heures douloureuses