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facile. Ô mes dix années de chaînes, comme vous avez passé vite ! disait encore l’immortel prisonnier.

Pauvre Silvio ! qui n’a pleuré sur lui ? Son livre si simple et si vrai laisse une de ces impressions que rien n’efface, car le plus irrésistible de nos sentiments c’est l’admiration jointe à la pitié.

En me mettant Mio Pigrioni entre les mains, mon père me dit « Livre admirable qui apprend à souffrir. » Apprendre à souffrir, c’est ce qui me reste.

Suivant Charles Sainte-Foi, un bon livre devrait toujours former un véritable lien entre celui qui l’écrit et celui qui le lit. J’aime cette parole dont j’avais senti la vérité, bien avant de pouvoir m’en rendre compte, et, des écrivains dignes de ce nom, ce n’est pas la gloire que j’envierais, mais les sympathies qu’ils inspirent.


3 septembre.

Quand je passe par les champs, je ne puis m’empêcher d’envier les faucheurs courbés sous le poids du jour et de la chaleur. J’en