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n’avais pas froid… Et il mettait dans les attentions les plus banales, quelque chose de si doux, une sollicitude si tendre, que j’en restais toujours charmée.

En revenant, nous arrêtâmes aux Ursulines, pour voir Mina déjà habillée en postulante, et restée charmante, malgré la coiffe blanche et la queue de poëlon. Elle pleura comme nous. Les grilles me firent une impression bien pénible, et pourtant, que cette demi-séparation me semblait douce, quand je pensais à mon père que je ne verrais plus, que je n’entendrais plus jamais qui était là tout près, couché sous la terre. Plusieurs années auparavant, dans ce même parloir des Ursulines, avec quelle douleur, avec quelles larmes, je lui avais dit adieu pour quelques mois. Tous ces souvenirs me revenaient et me déchiraient le cœur. « Maintenant pensais-je, je sais ce que c’est que la séparation. »

Ce soir-là, je fis un grand effort, pour surmonter ma tristesse et réconforter Maurice. Assis sur l’ottomane, qu’on nous laissait toujours dans le salon de ma tante, nous causâmes longtemps. L’expression si