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pour les corbeilles. Marie conte fort bien leurs petites aventures.

L’autre jour, en allant chercher leur vache, ils s’étaient assis sur une grosse roche pour se reposer, quand une énorme couleuvre allongea sa tête hideuse de dessous la roche.

Marie crut sa dernière heure arrivée et se mit à courir ; mais Paul conservant son sang-froid, la fit monter sur une clôture. Puis il marcha résolument vers la grosse roche, et lapida la couleuvre et ses petits. Il y en avait sept. Marie frémit encore en pensant qu’elle s’est trouvée si près d’un nid de couleuvres.

Depuis ce jour-là, son petit frère a pris pour elle les proportions d’un héros. « Il n’a peur de rien », dit-elle avec conviction, et Paul triomphe modestement.

J’aime ces enfants. Leur conversation me laisse quelque chose de frais et de doux. Bien volontiers, je contenterais toutes leurs petites envies, mais je craindrais que leurs visites ne devinssent intéressées ; aussi pour l’ordinaire je ne leur donne qu’un peu de