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Oublier ! laisser le passé refermer ses abîmes sur la meilleure partie de soi-même ! N’en rien garder ! n’en rien retenir ! Ceux qu’on a aimés, les voir disparaître de sa pensée comme de sa vie ! les sentir tomber en poudre dans son cœur !

Non, la consolation n’est pas là !


7 juillet.

La consolation, c’est d’accepter la volonté de Dieu, c’est de songer à la joie du revoir, c’est de savoir que je l’ai aimé autant que je pouvais aimer.

Dans quelle délicieuse union nous vivions ensemble ! Rien ne me coûtait pour lui plaire ; mais je savais que les froissements involontaires sont inévitables, et pour en effacer toute trace, rarement je le quittais le soir, sans lui demander pardon. Chère et douce habitude qui me ramena vers lui, la veille de sa mort. Quand je pense à cette journée du 19 ! Quelles heureuses folles nous étions, Mina et moi ! Jamais jour si douloureux eut-il une veille si gaie ? Combien j’ai béni Dieu, ensuite, d’avoir suivi