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Mon cher Maurice, je vois que j’ai agi bien sagement en refusant de t’accompagner. Tu m’aurais donné trop d’ouvrage. J’aime mieux me reposer sur mes lauriers de l’hiver dernier.

D’ailleurs, je t’aurais mal servi ; je ne me sens plus l’esprit prompt et la parole facile comme il faut l’avoir pour aller à la rescousse d’un amoureux qui s’embrouille.

Mais, mon cher, pas d’idées noires. Angéline te croit distrait, et te soupçonne de sacrifier aux muses. Quant à M. de Montbrun, il a bien trop de sens pour tenir un pauvre amoureux responsable de ses discours.

Je t’approuve fort d’admirer Angéline, mais ce n’est pas une raison pour déprécier les autres. Vraiment, je serais bien à plaindre si je comptais sur toi pour découvrir ce que je vaux.

Heureusement, beaucoup me rendent justice, et les mauvaises langues assurent qu’un ministre anglican, que tu connais bien, finira par oublier ses ouailles pour moi.

Je ne veux pas te chicaner. Angéline est la plus charmante et la mieux élevée des