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3 juillet.
Je ne devrais pas lire les Méditations. Cette voix molle et tendre a trop d’écho dans mon cœur. Je m’enivre de ces dangereuses tristesses, de ces passionnés regrets. Insensée ! J’implore la paix et je cherche le trouble. Je suis comme un blessé qui sentirait un âpre plaisir à envenimer ses plaies, à en voir couler le sang.
Où me conduira cette douloureuse effervescence ? J’essaie faiblement de me reprendre à l’aspect charmant de la campagne, mais
« Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts. »
6 juillet.
Oublier ! est-ce un bien ? Puis-je le désirer ?
Oublier qu’on a porté en soi-même l’éclatante blancheur de son baptême, et la divine beauté de la parfaite innocence.
Oublier la honte insupportable de la pre-