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d’un grand courage, mais je devine quels poignants regrets, quelles mortelles tristesses vous cachez sous votre calme, et que de fois j’ai pleuré sur vous !

Ah, si je pouvais vous faire voir le néant de ce qui passe comme on le voit en face de la mort ! Vous seriez bien vite consolée.

Mon heure est venue, la vôtre viendra, et bientôt, « car les heures ont beau sembler longues, les années sont toujours courtes. »

Alors, vous comprendrez le but de la vie, et vous verrez quels desseins de miséricorde se cachent sous les mystérieuses duretés de la Providence.

Maintenant, je vois que ma vie pouvait être une vie de bénédictions ! À cette heure où tout échappe, que je serais riche !

J’ai vécu sans amitié, sans amour. Mon père lui-même, ne savait pas dissimuler la répugnance que je lui inspirais. Mais si, acceptant tous les rebuts, toutes les humiliations, d’un cœur humble et paisible, je les avais déposés aux pieds de Jésus-Christ, avec quelle confiance je dirais aujourd’hui comme le divin Sauveur, la veille de sa mort : J’ai fait ce que vous m’aviez donné à