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Il faut que Marie ait bien du goût et de l’industrie, car cette cabane, perdue dans les rochers, est agréable. Sans doute, le confortable est loin, mais grâce à la verdure et aux fleurs, c’est joli.

Pour que nous puissions causer librement, Marie m’a fait passer dans la petite chambre qu’elle partage avec sa sœur. La charmante statue de la sainte Vierge que mon père lui donna, lorsqu’elle eût perdu sa mère, y occupe la place d’honneur. Un lierre vigoureux l’entoure gracieusement.

C’est doux à l’âme et doux aux yeux ; et j’ai été bien touchée en apercevant, dans cette chambre de jeune fille, la photographie de mon père, encadrée d’immortelles et de mousse séchées.

— Marie, lui ai-je dit, tu ne l’oublies donc pas ?

Et j’ai encore dans l’oreille l’accent avec lequel elle a répondu :

« Ah, Mademoiselle, je mourrai avant de l’oublier. »

Cette jeune fille passe sa vie aux soins du ménage, à fabriquer et à raccommoder les filets qui servent à son père pour prendre le