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flammes, mais qui bientôt n’offrent plus qu’une cendre légère que le vent emporte et disperse sans retour.


2 juin.

Comme moi, ma vieille Monique aime la mer. Aussi nous nous promenons souvent sur la grève.

Cette après-midi j’y ai rencontré Marie Desroches[1], mon ancienne camarade. Elle s’est jetée à mon cou avec un élan qui m’a touchée, et, en me regardant elle a pleuré — de belles larmes sincères. — J’ai accepté avec plaisir son invitation de me rendre chez elle.

Enfant, j’aimais la société de cette petite sauvage qui n’avait peur de rien, et lui enviais la liberté dont elle jouissait. Heureusement cette liberté presque absolue ne lui a pas été nuisible.

« On sent rien qu’à la voir sa dignité profonde !
De ce cœur sans limon, nul vent n’a troublé l’onde. »
  1. Fille d’un pauvre pêcheur et filleule de M. de Montbrun.