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Comme le temps passe ! Vous voilà déjà à la veille de vos noces sacrées. Vous dites que ce jour-là, votre plus ardente prière sera pour moi. Merci, Mina. Demandez à Jésus-Christ que je l’aime avant de mourir.

Chère sœur, je voudrais assister à votre profession. Je voudrais vous entendre prononcer vos vœux, ces vœux qui vont vous séparer pour jamais du monde trompeur et trompé. Heureux ceux qui n’attendent rien de la vie ! Heureux ceux qui ne demandent rien aux créatures !

Ô mon amie, aimez votre divin Crucifié, car Lui vous aimera toujours. Il est la bonté infinie. Il est l’éternel, l’incompréhensible amour. Et avec quelle joie je donnerais ce que je possède pour sentir ces vérités, comme je les sentais dans les bras de mon père mourant. Mais j’ai perdu cette claire vue de Dieu qui me fut donnée à l’heure de l’indicible angoisse.

Chère sœur, dans les premiers mois de mon deuil, vous avez été un ange pour moi. Maurice aussi, et pourtant ce ne sont pas vos soins, ce n’est pas votre tendresse qui m’a fait vivre.