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isolement m’est parfois bien douloureux ; mais toujours je suis débarrassée des condoléances de ces importuns qui sont, comme les amis de Job, pleins de discours.

Du reste, que votre bonne amitié se rassure. Je suis parfaitement bien soignée. Combien de malades qui manquent de tout !

Dans mes heures d’accablement, j’essaie de penser à ceux qui sont plus à plaindre que moi. Jamais vous n’avez vu ma chaumière jolie comme cet été. C’est un nid de verdure. On la dirait faite exprès pour abriter le bonheur. Les oiseaux chantent et gazouillent dans ces beaux arbres que mon père a plantés.

Vous me demandez des détails sur la vie que je mène. Vous voulez savoir qui je reçois, ce que je fais.

Vraiment chère amie, le docteur excepté, je ne reçois à bien dire personne, mais je me promène un peu, et je tricote beaucoup, tout en faisant lire pour moi.

Je m’en tiens surtout aux livres de religion et d’histoire. J’ai besoin d’élever mon cœur en haut, et j’aime à voir revivre, sous