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prosternée sur le pavé de la chambre, du fond de l’abîme de ma douleur, je criais encore à Dieu : Que votre volonté soit faite.

Quand je me relevai, on avait couvert son visage, et pour la première fois de ma vie, je m’évanouis.

En reprenant connaissance, je me trouvai couchée sur l’herbe. Je vis Maurice penché sur moi, et je sentais ses larmes couler sur mon visage. Le curé de Valriant me dit alors : « Ma fille, regardez le ciel. »

Ma fille… ce mot, que mon père ne dirait plus jamais, me fut cruel à entendre. Et me tournant vers la terre je pleurai.


22 mai.

Ce matin, à mon réveil, j’ai aperçu un petit serin qui voltigeait dans ma chambre.

Monique, qui tricotait au pied de mon lit, m’a dit : « C’est un présent des jumeaux. Ils l’ont apprivoisé pour vous et vous l’ont apporté ce matin, en se rendant au catéchisme. »

J’ai tendu la main à l’oiseau, qui après quelques coquetteries, s’y est venu poser. Ce