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Nox pour qu’il ne t’oublie pas. Tantôt je l’entendais lui dire : « Nox, t’ennuies-tu ? as-tu hâte qu’il revienne ?… L’aimes-tu ? Prends garde Nox. Il faut l’aimer. Il sera ton maître. Sais-tu ça ?… »

Nox écoute tout et répond par de grands coups de queue sur le plancher.

Hélas ! Valriant ne mérite plus son nom. C’est une pitié de voir le jardin mais le foin d’odeur parfume encore les alentours de l’étang. J’y suis allée avec Angéline. Mon cher, le noyer sous lequel tu as fait ta déclaration est dépouillé comme les autres. Ces vents d’automne ne respectent rien.

Sais-tu qu’on m’a prédit que j’allais mourir d’ennui avant la fin de l’hiver ? Mais j’en doute un peu. Je sens en moi une telle surabondance de vie !

Le bruit de la mer a réveillé dans mon cœur je ne sais quoi d’orageux, de délicieux, ou plutôt je crois qu’il y a, sur la grève de Valriant, un sylphe irrésistible qui s’empare de moi, aussitôt que je mets le pied sur son domaine.

Cette fois, c’est pire que jamais. Ces terribles vents d’est m’enchantent. « J’entre