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regardée, tant admirée, d’un jour à l’autre, je la vois se flétrir. Je vais la voir disparaître et cela m’attriste. C’est la première fois que l’automne me fait cette impression.

On dirait, Maurice, que vous m’avez laissé votre mélancolie. J’ai des pitiés, des sympathies pour tout ce qui se décolore, pour tout ce qui se fane.

Vous m’appelez votre immortelle bien-aimée ; Maurice, la belle parole ! qu’elle m’a été à l’âme et qu’elle m’est délicieuse.

Et pourtant, on dit qu’il n’y a point d’amour éternel, que le rêve de l’amour sans fin, toujours poursuivi, l’a toujours été en vain sur la terre. Quand ce que j’ai lu là-dessus me revient, et me fait penser, je relis votre lettre et je goûte au fond de mon cœur cette parole céleste : Mon immortelle bien-aimée.

Vous ai-je dit de mettre dans votre chambre l’image de la Vierge que je vous ai donnée ? N’y manquez pas. Bien souvent, je lui demande de vous avoir en sa garde très douce et très sûre. Priez-la aussi pour moi, et je vous en conjure, aimez-moi en