dans sa robe de castor et en tira une lettre qu’il tendit au P. Garnier.
La lettre était du supérieur. Après quelques détails sur la mission : « Grâce à Dieu, disait-il, les travaux ont marché avec une rapidité incroyable. Nous sommes maintenant suffisamment fortifiés et en état de nous défendre facilement, si les Iroquois viennent nous attaquer. Mais votre position devient chaque jour plus périlleuse, et j’ai résolu de ne pas laisser plus longtemps deux missionnaires dans un endroit si exposé. Vu la famine si terrible, je crains aussi que vous ne puissiez y trouver de quoi vous nourrir tous les deux ; que le P. Chabanel s’en revienne donc sans retard à Saint-Joseph, avec mon messager ; quant à vous, il me semble que vous feriez bien d’abandonner votre mission pour quelque temps, afin de venir ici vous reposer un peu. Je serais heureux de vous voir arriver avec le P. Chabanel, et si vous êtes en danger de mourir de faim, je vous ordonne de venir ici nous rejoindre ».
Charles Garnier lut la lettre et sans rien dire, la passa à son compagnon.
Après en avoir pris connaissance, celui-ci sourit tristement et remettant la lettre :
— Juste un mois avant le martyre du P. de Brébeuf, dit-il, je reçus ordre de le quitter