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Après les maladies contagieuses est venue une famine terrible, puis cette guerre dont il est impossible de se figurer l’horreur.

Les Hurons ont eu leurs jours de gloire, mais ils ne savent pas s’unir, s’organiser. Leur imprévoyance est incompréhensible : un Huron ne croit au danger que lorsqu’il le voit en face.

Les Iroquois agissent avec ensemble, d’après un plan arrêté. Leur valeur égale leur cruauté. Ils ont en outre d’excellentes armes.

Les troupes levées pour leur donner la chasse sur les frontières ont été défaites complètement — si complètement que les courriers de ces funestes nouvelles sont de pauvres misérables, à demi-brûlés, qui ont réussi à briser leurs liens et à s’échapper des flammes.

Chère sœur, les desseins de Dieu sont bien impénétrables.

Au beau milieu du pays, dans les bourgs où la foi est le plus en honneur, les Iroquois sont venus de cent lieues massacrer ceux que la sainteté de leur vie et l’ardeur de leur zèle faisaient considérer comme les apôtres de leur patrie.

Aucun de nous n’avait sur les Hurons autant d’influence, que Joseph Chonentouaha, surnommé par excellence, le chrétien. Aucun n’y prêchait si efficacement Celui qui de barbare en avait fait