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1642, en quittant Sainte-Marie. Il vint jusqu’à mon canot conduire le P. Raymbault[1] qui descendait à Québec, fort malade.

— Sainte-Marie… c’est une mission nouvelle ?

— Sainte-Marie n’est pas un village huron… C’est la résidence des missionnaires et des Français, le centre et la base de nos missions. On l’appelle indifféremment le fort, la résidence, ou la mission Sainte-Marie…

Après plusieurs essais, nous avons jugé qu’il valait mieux avoir une habitation indépendante des villages sauvages… dans une position isolée mais centrale. Le cardinal Richelieu a donné une somme considérable pour qu’on en fît un poste fortifié et qu’on y entretînt quelques soldats.

— À Sainte-Marie, mon Père, on est en sûreté ; on n’a rien à craindre des sauvages ?

— On a fait ce qui se pouvait faire pour se fortifier et la maison est relativement sûre. Elle est bâtie dans un site fort agréable… sur la côte d’une belle rivière qui, à cet endroit, sort d’un lac que nous avons nommé Lac bourbeux, à cause de ses marécages. La rivière qui le traverse va se jeter dans la mer douce. Dans un pays où il n’y a

  1. Il mourut dans le mois d’octobre 1642 et fut enterré dans le tombeau de Champlain. Le P. Raymbault est le premier Jésuite mort au Canada.