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— Dieu soit loué !… Vous étiez avec de bons sauvages… vous n’avez pas été obligé de ramer, ni de quitter vos souliers. Le P. Chastelain arrivé hier nous a donné les nouvelles. Nous vous avons attendu toute la journée… ne vous occupez pas de votre bagage. Voici Lecoq qui arrive… Il va l’emporter.

Robert Lecoq[1], vigoureux gaillard, à l’air vif et gai, appartenant à la classe des donnés — obscurs héros qui se dévouaient aux missionnaires.

Il salua le P. Garnier, et tira de sa poche une longue courroie avec laquelle, aidé des religieux, il réunit les paquets. Puis, les jetant sur ses épaules il disparut à travers le bois.

Charles Garnier avait gardé son sac.

Son supérieur le lui enleva d’autorité et ce sac, que le jeune missionnaire avait souvent trouvé lourd dans les portages, ne semblait pas peser plus qu’un brin d’herbe, dans la main du P. de Brébeuf.

Pendant quelques minutes, ils suivirent le rivage.

Les cimes des grands arbres se miraient au bord de l’eau et, dans le lointain immense et magnifique, le lac tranquille reflétait l’azur ardent.

  1. Il périt en 1650, dans une rencontre avec les Iroquois.