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du P. de Brébeuf. Je les ai vus se cabaner sur la grève.

En débarquant, avant de se montrer aux Français, ils ont huilé leurs cheveux et se sont peints de rouge, de bleu, de noir. Cette étrange toilette s’est faite dans les joncs où ils avaient poussé leurs canots.

On leur donna un festin, ce qui leur plaît fort. L’un d’eux, capitaine de la bourgade Ihonatiria avait monté le P. Le Mercier l’an dernier. Il dit qu’il emmènerait volontiers l’un de nous, si on lui fournissait un canot.

Le canot fut vite trouvé et le P. Chastelain désigné pour partir. Les autres sauvages, apprenant que je devais aussi monter, dirent qu’il ne fallait pas nous séparer et m’offrirent de faire le voyage avec eux. D’ordinaire, il faut beaucoup prier et insister pour se faire accepter. Aussi le P. Lejeune qui nous avait rejoints aux Trois-Rivières, fut-il surpris. Moi je ne le fus pas, car j’avais tout remis entre les mains de la sainte Vierge.

La chose réglée, on donna aux deux capitaines chacun une couverture, et un capot à chacun des autres du canot.

Des pois, du pain, quelques pruneaux, voilà ce que nous emportons pour notre nourriture et celle