tablettes. Un traité de navigation, quelques livres de piété et d’histoire, des récits de voyage, la vie des saints, voilà ce qui remplissait les rares loisirs de sa solitude.
M. de Châteaufort m’a donné bien des détails sur la vie et la mort de M. de Champlain. Gisèle, mon père disait juste : Samuel de Champlain était bien l’un des plus nobles fils de la noble France.
Avec quel respect je me suis assis à son foyer ! J’aurais voulu être seul, pour pleurer, pour dire à Dieu, prosterné sur ces pierres sacrées : Que l’œuvre qui lui a tant coûté ne périsse point !… qu’il y ait une Nouvelle-France…
M. de Montmagny va élever une chapelle sur sa tombe. Le monument qu’on lui a consacré en attendant est fort modeste : une simple croix de pierre avec son nom et des tiges de lis portant des fleurs non ouvertes encore.
J’y déposai la couronne d’immortelles dont vous m’aviez chargé. Il y en avait déjà une, fort fort belle — envoyée par madame de Champlain.
J’aurais voulu rester là longtemps. Le silence de la mort dit bien des choses.
Gisèle, n’est-il pas heureux d’avoir fait la volonté de Dieu ?… d’avoir tout sacrifié à sa glorieuse mission ?…