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Pendant ce temps, le P. Supérieur nous emmenait, par un sentier de la forêt, à Notre-Dame-des-Anges.

Après avoir fait environ une demi-lieue, nous nous trouvâmes dans une prairie sauvage, sur les bords d’une rivière.

De l’autre côté, au milieu d’une large clairière pratiquée dans l’épaisseur du bois, j’aperçus une maison très basse, très humble, surmontée d’une croix. C’est Notre-Dame-des-Anges, première résidence des Jésuites au Canada.

Des champs de blé, de seigle, d’avoine, de maïs s’étendent alentour, et une forte palissade protège le tout.

Pendant que nous regardions, le P. Chastelain et moi, le P. Supérieur cherchait parmi les joncs qui bordent la rivière.

Il en tira un canot d’écorce qu’il poussa dans l’eau et nous traversâmes à l’aviron.

La maison est à deux cents pieds du rivage. Elle est bâtie en planches grossièrement rabotées et calfeutrées avec de la vase. Les grands joncs qui bordent la rivière ont fourni le toit.

La maison n’a qu’un étage ; elle mesure vingt-sept pieds sur trente-neuf, et forme quatre chambres, dont l’une sert de chapelle.

Certes, cette chapelle est pauvre. Il n’y a pas