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sans s’arrêter plusieurs fois pour pleurer ; mais un apaisement aussi soudain qu’inexplicable s’était fait en son âme et, cachant son visage dans les dentelles de ses oreillers, elle se mit à creuser ce mot — éternité.

Pendant plus d’une heure, elle resta ainsi.

Mais, quand elle releva la tête, sa résolution était prise.

Elle avait décidé de faire ce qu’elle pourrait pour amener M. Garnier au suprême sacrifice.

Bien des mois s’écoulèrent sans résultat apparent. Mais, au commencement de l’hiver 1636, le consentement jugé impossible à espérer était accordé :

— Allez où Dieu vous appelle, dit le magistrat à son fils. Qui suis-je, pour m’opposer à la volonté de Dieu !

Le départ de Charles Garnier fut aussitôt arrêté.

Lui-même l’apprit à sa mère et, à genoux devant elle, la pria de permettre qu’il s’en allât annoncer Jésus-Christ aux pauvres sauvages.