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Une demi-heure après, la voiture s’arrêtait rue de Vaugirard, devant un vieil édifice, d’aspect imposant, entouré de murailles élevées.

Charles sauta à terre, et franchit un porche étroit qui conduisait à une cour circulaire.

La lumière du soleil égayait les murs dégradés du vieux couvent ; et, au-dessus de la grande porte, dans une petite niche de marbre, une statue de Marie semblait sourire aux arrivants.

— Ô Immaculée, ô immaculée Vierge Marie Mère de Dieu, murmura le jeune homme, soulevant son chapeau devant l’image sacrée.

Il poussa une lourde porte de chêne.

— Puis-je voir mon frère, le Père Henri de Saint-Joseph ? demanda-t-il au frère convers qui se présenta.

— Oui, monsieur, veuillez entrer, dit le portier en ouvrant la porte du parloir.

Il n’y avait personne ; et au lieu de prendre l’un des sièges rangés de chaque côté de la chambre, Charles Garnier se mit à marcher de long en large.

Un tableau représentant sainte Thérèse ornait la muraille blanchie à la chaux.

Charles avait souvent vu ce tableau sans le remarquer ; mais ce jour-là, un puissant rayon de soleil, glissant à travers la fenêtre entr’ouverte,