furent, pour Gisèle, des jours tristes et troublés.
Charles se tenait, autant que possible, renfermé dans sa chambre. Il ne descendait plus au jardin, mais faisait dans le bois d’Auteuil de longues promenades solitaires.
Madame Garnier avait presque toujours les yeux rouges et gonflés ; son mari était plus sombre d’un jour à l’autre. Il parlait souvent durement à son fils. On sentait l’orage entre eux ; et, tout en s’efforçant de ne paraître rien remarquer, mademoiselle Méliand était fort malheureuse.
Elle n’avait nul goût de sortir, de voir ; aucun souci du monde, des amusements, des succès. Son amour l’absorbait ; et tout ce qui ne regardait pas Charles lui était profondément indifférent.
Jamais il ne lui avait rien dit de ses désirs et l’opposition qu’il y rencontrait.
En cela, il obéissait à l’ordre formel de son père ; mais, d’un jour à l’autre, ce silence lui semblait plus regrettable et la situation plus difficile.
Gisèle, qui se sentait évitée, se tenait fièrement à l’écart.
Charles fut donc fort surpris, un matin qu’il lisait devant sa fenêtre ouverte, de la voir apparaître en face de lui, sur le balcon.