balançait au bout de ses chaînettes de cuivre. Hors le mugissement des vagues déferlant au pied de la falaise, aucun bruit extérieur n’arrivait jusqu’à nous.
« Chacun semblait prier de tout son cœur ; et c’est avec une grande confiance que je réclamais la protection de la Vierge Marie, que je la suppliais de s’intéresser à mon bonheur.
« M. et madame de Champlain, Charles et tous les marins communièrent.
« Mon oncle et moi, nous sortîmes les premiers.
« Le soleil était déjà haut. Sur le plateau inégal, la bruyère fleurie bourdonnait de mille bruits dans la chaleur.
« Le déjeuner que mon oncle avait apporté fut vite sorti des paniers. Je l’étalai sur un bloc de granit couvert de mousse.
« Ce léger repas fut très agréable et parut faire grand bien à chacun de nous.
« À la demande de M. de Champlain, j’avais chanté l’Ave Maris Stella pendant la messe. Il me remercia avec beaucoup d’effusion, et nous dit que Colomb, s’en allant découvrir le Nouveau-Monde, faisait chanter le Salve Regina, tous les jours, sur ses vaisseaux. Poétique prière, s’il y en eut jamais !
« M. de Champlain parle de Colomb avec un