préoccupation. Aussitôt que l’inconnue l’aperçut, elle s’arrêta et s’appuya près de la muraille, saisie de respect apparemment.
— Madame la marquise me pardonnera d’entrer chez elle de cette manière, dit madame Legrand, mais il est arrivé un ordre de Son Éminence pour madame la marquise
— Un ordre du roi, insista la dame, en s’avançant.
— Un ordre du roi ! répéta la marquise.
Et sans plus attendre elle se leva en pied.
— Qui apporte cet ordre, et que désire Sa Majesté de sa très-humble servante ?
— C’est à vous seule, madame, que je puis le dire.
— Laissez nous, madame Legrand, et veillez à ce que les gens de madame soient traités comme il convient.
Madame Legrand sortit, après avoir avancé un siége à l’étrangère. Aussitôt qu’elle les eût quittées, la marquise commença la conversation par une question à laquelle la dame ne s’attendait pas sans doute.
— N’aurai je point l’honneur de savoir à qui je m’adresse, madame ? M. le cardinal emploie-t-il des envoyés masqués jusqu’aux dents lorsqu’il fait parler à la mère et à la femme des serviteurs du roi ?
Sans répondre, l’étrangère tendit à madame de Saulieu le parchemin dont elle était chargée, en lui montrant que le sceau n’avait point été détruit.
— Lisez, madame.