formée que celle de sa sœur, frappa davantage encore l’étrangère.
— Oh ! s’écria-t-elle, voici mademoiselle de Saulieu ! Sa voix prit un accent déchirant en prononçant ces mots.
— Oui, madame, je suis mademoiselle de Saulieu. Que vous importe ?
— Toujours le même sang, murmura l’étrangère. Il faut que je voie madame de Saulieu, mesdemoiselles, il le faut, où votre maison serait responsable des suites.
Isabelle eut un instant d’hésitation, elle allait répondre lorsqu’un paysan qui depuis un instant se glissait dans la foule, arriva jusqu’à elle et lui mit une lettre dans la main, en ajoutant à voix basse :
— Lisez tout de suite et silence !
Mademoiselle de Saulieu rompit le cachet, lut les quelques lignes que renfermait le billet, devint d’une pâleur effrayante et garda le silence quelques minutes.
— Madame, dit-elle enfin, vous ne verrez pas ma grand’mère, ou vous la verrez en ma présence.
— Il faut, et je vous le répète pour la dernière fois, il faut que je parle à madame de Saulieu sans témoins. Vous êtes bien jeunes, mesdemoiselles ; vous ignorez la conséquence de ces difficultés, n’y a-t-il donc ici personne avec qui l’on puisse s’expliquer raisonnablement ?
— Me voici, madame, me voici, interrompit madame