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— Oui, poursuivit-elle, vous devez être mademoiselle de Grivelle, vous avez la fatale beauté de votre maison.

La jeune fille était fière, la rougeur lui monta au visage, elle reprit avec hauteur, en se reculant :

— Que voulez-vous dire à madame la marquise de Saulieu, madame, j’attends.

— Je ne puis le confier qu’à elle, mademoiselle.

— Allors, madame, vous allez vous en aller tout à l’heure. À l’âge de ma grand’mère, dans son état de faiblesse, on ne reçoit pas le premier venu.

— Voici mon droit, mademoiselle.

Elle lui montra le sceau du cardinal de Richelieu, apposé sur un parchemin.

— Vous devez remettre ceci ?

— À madame la marquise elle-même, de suite.

Béatrix se frappa la tête.

— Mon Dieu ! que faire ! cherchez partout madame Legrand, Radegonde.

— Vous hésitez beaucoup à obéir à Son Éminence, mademoiselle. Que signifie cela ? Saulieu serait-il un refuge de rebelles ?

— Saulieu est habité par de fidèles sujets du roi, madame ; nous ne craignons ni M. le cardinal, ni qui que ce soit, car nous sommes de bons serviteurs.

Pendant qu’elle parlait Isabelle arriva derrière elle, le visage bouleversé, les joues brillantes encore des larmes qu’elle avait versées, sa beauté plus sévère, plus