femme, plus cassée que la marquise, entra dans l’appartement.
— Madame la marquise, une dame masquée, arrivant en litière, vous demande l’honneur d’un entretien secret.
— Ah ! répliqua la marquise, quel messager de malheur m’arrive encore maintenant ?
II
L’INCONNUE
Béatrix, inquiète de l’état de sa grand’mère, se hâta de suivre la femme de charge, en déclarant qu’elle parlerait d’abord à la dame et qu’elle l’empêcherait bien d’entrer.
— Radegonde, vous allez me conduire, ma grand’mère souffre, madame Legrand verra l’étrangère à sa place. Il faut que cela soit ainsi, Radegonde, je le veux.
— Ma chère demoiselle, je ne demande pas mieux, certes, mais je n’ai pas tout dit à madame, voilà pourquoi je vous ai fait signe de me suivre. Cette étrangère est chargée d’un ordre de Son Éminence, pour madame la marquise.
— Que dites-vous là ?
— Je dis la vérité ; madame Legrand est je ne sais où, madame de Saulieu pleure, il fallait pourtant bien quelqu’un à qui parler.