— Je ne me marierai point, ma mère.
— Et pourquoi, mon Dieu !
— Parce que je n’aime point M. de Fouquerolles.
— Vous l’aimerez plus tard !
— Parce que j’en aime un autre, madame. Vous aussi, malheureuse enfant ! s’écria la marquise en cachant sa tête dans ses mains. Ah ! j’en mourrai !
— Ma mère, reprit Béatrix, Isabelle ne veut point vous affliger, elle se trompe, ou si elle ne se trompe pas, elle oubliera tout pour que vous soyez heureuse.
— Isabelle, ma fille ! au nom de tout ce que vous avez de plus cher au monde, est-il vrai que vous ayez un amour dans le cœur ? Un amour qui n’est point pour le marquis de Fouquerolles ? répondez, je vous en conjure, et ne craignez rien.
— Il est vrai, ma mère, que j’ai un amour dans le cœur, un amour que rien ne peut éteindre, ni dominer ;
— Il est vrai que cet amour n’est point pour M. le marquis de Fouquerolles.
— Et pour qui est-il alors ?
— Dois-je le dire, madame ?
— Ici, devant moi, devant votre sœur, qui vous empêcherait de l’avouer ?
— Celui que j’aime vous le connaissez, ma mère, c’est Jacques de Maulevrier, le fils de votre amie, le seul jeune homme que j’aie connu jusqu’ici.