à son roi, à ses coutumes, est resté bien des années le dernier modèle d’un type oublié. On dit que là aussi ce type s’efface peu à peu. Tant pis ! car on ne le retrouvera plus à peu.
Vivonne, sorte de ville à quelques lieues de Poitiers, est la capitale d’un ancien duché appartenant à la famille de Mortemart, elle montre avec orgueil le vieux château qui la domine. Les deux petites rivières, la Vive et la Vonne, se rencontrent sous ses murs et lui donnent leur nom réuni. Les environs sont charmants : c’est un paysage de Watteau, moins les houlettes et les rubans roses.
Un beau castel du temps de la renaissance, situé dans la vallée, à une lieue environ de la ville, s’appelait autrefois Saulieu. Nous conduirons le lecteur dans cette habitation délicieuse, ombragée de grands arbres, entourée des eaux de la Vive, limpides comme du cristal, se repliant plusieurs fois sur elles-mêmes et serpentant autour des fossés qu’elles alimentent. Le château brille des feux du soleil couchant, les fenêtres à petits carreaux de plomb étincèlent de mille couleurs, les cheminées fument joyeusement, les oiseaux chantent, les fleurs embaument, c’est à cette heure de la journée où tout est bonheur et gaieté. Cette demeure seigneuriale, étalant tout le luxe d’une époque féodale encore, malgré les efforts du cardinal de Richelieu pour tuer la féodalité, respirait un sentiment de bien-être et de tranquillité indicible. On devait vivre douce