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ACADÉMIES DES SCIENCES.

Pour une énergie du photon incident plus grande que 4mc², la matérialisation sur un électron donnera encore trois trajectoires d’électrons (deux négatifs, un positif) dirigées vers l’avant, mais d’énergies et d’inclinaisons diverses. Les énergies des électrons dans une telle fourche triple doivent être comprises entre les limites extrêmes déterminées par la formule

et l’angle maximum d’inclinaison des trajectoires électroniques par rapport à la direction d’incidence du photon est donné par la relation

Pour la radiation γ pénétrante, du thCn ( = 2,649.106 eV), on a α = 5,17, ce qui donne

Lorsqu’une matérialisation sur un électron est possible, on peut penser que sa probabilité est du même ordre de grandeur que celle d’une matérialisation sur un proton, car la distribution des champs électriques est la même dans ces deux cas (sauf pour les distances inférieures au rayon de l’électron, ce qui ne doit pas intervenir de façon importante). La probabilité de matérialisation sur un noyau croissant comme le carré de sa charge ([1]), dans le cas d’un atome de nombre atomique Z la probabilité d’une matérialisation sur un quelconque des électrons planétaires doit être environ Z fois plus petite que celle d’une matérialisation sur le noyau. On devrait ainsi observer dans l’air une fourche triple pour 5 à 10 fourches doubles, et à peu près autant de fourches triples dans le xénon que de fourches doubles dans l’air. L’observation du phénomène décrit ici paraît

donc possible.

  1. Oppenheimer et Plesset, Phys. Rev., 44, 1933, p. 53.