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Toutes conditions égales d’ailleurs, si l’on ajoute préalablement du chlorhydrate d’ammoniaque de concentration 0,6 M l’adsorption des ions Na+ baisse à 12 pour 100 de la valeur qu’on obtient en l’absence" de toute addition initiale de ClNH4.

Nous avons également cherché si ces phénomènes d’adsorption sélective étaient spécifiques comme dans le cas d’adsorption directe des bases.

Dans le cas des chlorures alcalins, on observe bien une spécificité, mais l’ordre d’adsorbabilité est juste l’inverse de celui trouvé dans l’adsorption directe des hydroxydes. Il intervient ici un facteur qui malheureusement nous échappe. Dans le cas des chlorures alcalino-terreux, on retrouve au contraire l’ordre normal de la série lyophile.

Nous avons cherché à généraliser ce processus d’adsorption, et à adsorber directement les hydroxydes des métaux lourds en les faisant entrer en solution complexe ne précipitant pas par l’ammoniaque.

Nous avons choisi comme exemple le tartrate complexe de fer. En l’absence d’ammoniaque, bien que les solutions renferment de l’hydroxyde de fer colloïdal, reconnaissable à leur couleur rouge brun, l’adsorption des ions Fe– – – est très faible. Au contraire, en présence d’ammoniaque, l’adsorption des ions Fe+++ est notable, alors que celle des ions tartriques reste négligeable.

Il est naturel d’admettre que le gel de silice a détruit l’équilibre : tartrate de fer complexe + ammoniaque hydrate de fer + tartrate d’ammoniaque par suite de l’adsorption sélective de Fe(OH)3.

Ces résultats montrent que le gel de silice est susceptible, par adsorption sélective, de détruire des équilibres à constantes extrêmement faibles.

Ils montrent, d’autre part, qu’il est possible d’adsorber moléculairement en solution les hydroxydes des métaux lourds[1]. Ce résultat est intéressant pour la préparation de gels recouverts soit d’oxydes, soit de métaux, constituant en raison de leur grande surface, des catalyseurs remarquables.

  1. Contrairement à ce que pensaient Patrick et Barclay (J. Phys. Chem. 29, 1925, p. 1400) qui considèrent que « le gel pur usuel ne peut ni adsorber, ni déplacer directement en solution les composés des métaux lourds ».