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212 ACADÉMIE DES SCIENCES.

CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau dosage colorimétrique du nickel. Note de M. A. -P. Rollet, présentée par M. Gabriel Bertrand.

 M. Feigl (’) a signalé qu’en oxydant au moyen du bioxyde de plomb en liqueur alcaline le précipité que donne la diméthylglyoxime avec un sel de nickel, il se forme une solution douée d’une belle coloration rouge.
 En voulant appliquer ce mode opératoire en vue du dosage colorimétrique de petites quantités de nickel je me suis heurté à de nombreuses difficultés; comme de trop longs détails ne sauraient trouver place ici, je ne cite que l’influence de la chaleur qui diminue souvent de façon sensible la coloration due au nickel.
 L’emploi à froid des hypochlorites (ou des hypobromites) alcalins m’a semblé éviter beaucoup des inconvénients de la méthode proposée, mais non mise au point par M. Feigl. La coloration obtenue tire davantage sur l’orangé mais elle évolue lentement à la température ordinaire (très vite à chaud), et au bout de deuxjours elle est devenue semblable à celle donnée par l’emploi du bioxyde de plomb. Cette évolution cependant n’est pas assez rapide pour qu’il soit possible de déceler une variation sensible de teinte durant les deux premières heures qui suivent la préparation.
 Les meilleurs résultats m’ont été donnés par le mode opératoire suivant:

En l’absence complète de cobalt et de cuivre la solution à analyser est traitée par l’eau de brome jusqu’à ce que subsiste un très faible excès de brome libre. On ajoute une petite quantité d’ammoniaque de façon à absorber tout le brome, et enfin quelques gouttes d’une solution alcoolique de diméthylglyoxime. La coloration est produite après i ou 2 minutes.

 En examinant l’essai sous une épaisseur de liquide de l’ordre du centimètre, on peut très facilement mettre en évidence 0mg,0005, soit 1/2000 de milligramme de nickel dilué dans 1 cm2. Dans un volume plus grand de solution permettant un examen plus aisé on perçoit encore moins.de 0mg,015 de Ni dans 100 cm3. 
 L’emploi d’un colorimètre permet de réaliser d’assez bons dosages si le témoin est préparé simultanément (2) et s’il a sensiblement la même concentration que l’essai il est possible de doser le nickel avec une erreur relative

(*) Berichte, 57, 1924, p. 758.

(2) L’essai et le témoin ne doivent pas avoir été préparés à plus d’une ou deux heures d’intervalle.