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SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1914.

Quand on excite l’électro, il se produit entre ces plateaux un champ magnétique sensiblement uniforme de 800 gauss[1], dans lequel on installe un tambour en bois de 200mm de diamètre, sur lequel est enroulé, en couches régulières, un conducteur en fil de cuivre souple, d’environ 0mm2,5 de section totale, recouvert de deux couches de colon tressé: ce fil de cuivre est assez résistant et assez souple pour pouvoir ètre enroulé et déroulé à grande vitesse sur le tambour monté sur un axe tournant très librement dans des paliers. Un second tambour semblable, commandé par une poulie au moyen d’un moteur électrique, est disposé à proximité du premier tambour et avec son axe parallèle au premier.

On fixe sur le second tambour l’extrémité libre du fil préalablement enroulé sur le premier tambour, et l’on embraye brusquement l’arbre du second tambour, de façon à atteindre très rapidement une vitesse de rotation constante; à cet effet, le moteur électrique, qui a une forte inertie, est excité en dérivation et tourne constamment. On atteint ainsi des vitesses de déroulement d’environ 400 tours par minute, soit 6 à ro tours par seconde. Sur les arbres des deux tambours sont calées deux petites bagues de cuivre, réunies aux extrémités libres du circuit formé par le conducteur, par des soudures pour éviter toute force électromotrice ou résistance de contact; sur ces bagues frottent des balais également en cuivre, et je me suis assuré qu’aucune force électromotrice parasite ne prend naissance dans le circuit pendant la rotation.

Les deux surfaces frottantes ont été réalisées en cuivre rouge, bien décapées de façon à éliminer toute différence de potentiel au contact; le serrage est suffisant pour assurer la continuité du contact, ainsi qu’on s’en est assuré par l’oscillographe. J’avais craint tout d’abord que des couches d’air ou d’oxyde de cuivre empêchent le passage du courant sous les très faibles forces électromotrices prévues; et, pour éviter cette objection, j’avais essayé d’employer des surfaces de frottement et des balais en argent vierge; mais il en résultait un coefficient de frottement excessif, amenant une destruction rapide, et l’expérience a montré que l’argent n’était pas nécessaire et que le cuivre décapé par le frottement se comportait aussi bien.

Le circuit est complété par une résistance de 10000 ohms qui rend négligeables les variations de résistance de contact des frotteurs, et par un galvanomètre d’Arsonval. La sensibilité de celui-ci dans le circuit ainsi composé correspondait à une déviation de 24mm à 1m pour 0,005 volt. La période d’oscillation est de l’ordre de la seconde.

Cela posé, en faisant dérouler la bobine préalablement enroulée dans le champ sur le tambour T, on a exécuté successivement les cinq expériences caractéristiques suivantes[2] :

Expérience I. — L’extrémité fixe de la bobine (par rapport au tambour) est reliée à l’arbre de rotation. — Ce dispositif est celui de la figure I; on lance rapidement le tambour 2 jusqu’à une vitesse de 400 tours par minute

  1. Ce champ a été étudié et mesuré à l’aide du galvanomètre balistique.
  2. Ces expériences ont été exécutées avec le concours de mes assistants, MM. F. Carbenay et Vilmain.